La correspondance est un élément indispensable au moral du prisonnier. Les lettres en provenance de France sont très attendues. C'est pour eux le seul lien avec leur foyer et leur village. Ils y apprennent les difficultés du travail à la ferme ou à l'usine, les problèmes du ravitaillement, les nouvelles locales ou parfois le décès d'un proche. Les prisonniers originaires des mêmes régions s'échangent parfois des informations.
Dans un premier temps, le volume de courrier n'est pas limité. Le 6 septembre 1940, une circulaire autorise les prisonniers français à correspondre sans limitation de volume. lls doivent envoyer des lettres ouvertes ou des cartes postales. La réponse des familles peut se faire sur papier libre mais des cartes réponses seront mises en vente dans les bureaux de postes dés le 23 septembre 1940. Toutes ces réponses doivent impérativement comporter le nom, le prénom du prisonnier ainsi que son grade, son numéro de prisonnier et le numéro de Stalag ou d'Oflag.
Pour mieux comprendre l'organisation de la détention, disons simplement qu'il existe au moins au moins quatre types de camps:
Les camps sont identifiés de la façon suivantes:
Les Frontstalags sont repérés par des numéros. On trouve par exemple le Frontstalag 135 (Quimper), le 132 (Laval),le 181 (Saumur), ...
Les Stalags et Oflags sont répartis dans 17 régions militaires en Allemagne. Ils sont désignés par le numéro de leur région militaire écrit en chiffre romain suivi d'une lettre servant à différencier les camps dans une même région. Le Stalag IIID est par exemple situé à Berlin, le IIIB à Furstenberg et le VID à Dortmund et le VD à Strasbourg devenue ville allemande. L'Oflag IVC est situé dans la forteresse de Colditz.
Dans les articles 35 et suivants de la convention de Genève du 27 juillet 1929, il est précisé que la puissance détenant les prisonniers doit fixer le nombre de lettres et cartes postales que les prisonniers peuvent envoyer à leur famille.
Souhaitant garantir les droits des prisonniers, le service diplomatique français des prisonniers de guerre demande aux allemands d'accorder aux prisonniers français les mêmes droits que ceux accordés aux prisonniers allemands pendant le précédent conflit. Les allemands vont donc définir des règles strictes. S'il s'agit officiellement de répondre à une demande française (inutile à cette date), la mise en place de ces règles réponds à des impératifs logistiques évidents. D'après les estimatifs de 1947, le nombre de prisonniers français transférés dans les camps en Allemagne est de l'ordre de 1 580 000. Si chaque prisonnier écrit et reçoit une lettre chaque semaine, les réseaux allemands auraient été rapidement saturés.
Les allemands réduiront alors la correspondance à 2 lettres envoyées et 2 lettres reçues par mois. Chacune de ces lettres devant bien sûr être écrites sur format type sous peine d'être arrêtées par la censure.
Le premier courrier envoyé est fourni par les autorités allemandes. Il s'agit d'un avis de capture destiné à informer la famille d'un prisonnier de sa situation. Cet avis ne comportant pas les informations nécessaires à la correspondance, il s'agit seulement de rassurer ses proches.
Une fois arrivé en Allemagne, le prisonnier est officiellement enregistré par les autorités allemandes qui lui délivrent un numéro de matricule première étape vers la communication postale.
A partir du 1er Janvier 1941, les lettres et cartes envoyées par la famille doivent impérativement être rédigées sur des formulaires spéciaux envoyés par le prisonnier lui-même. De même, les colis ne sont envoyés que s'ils reçoivent l'étiquette standard. Ces formulaires sont achetés par le prisonnier en échange d'une monnaie de camp (reichmarks valables uniquement dans le camp).
A partir de Février 1941, les formulaires remis par les Allemands aux prisonniers comporte un système de carte réponse détachable ce qui simplifie l'expédition vers le prisonnier mais permet également de contrôler plus facilement le volume de courrier échangé.
Carte réponse vierge destinée à la réponse de la famille
Ces formulaires sont généralement remplis au crayon, l'encre étant interdite dans les camps, les allemands craignant la fabrication de tampons ou documents destinés aux évasions. Il convient d'être bref et de bien choisir ses mots. Les lettres ne contiennent en effet qu'une vingtaine de lignes et les cartes postales une dizaine seulement.
Globalement, le contenu des lettres est assez simple. On rassure la famille, on donne la date de la dernière lettre reçue et on indique que le dernier colis est bien arrivé. C'est également l'occasion d'indiquer ce qui doit être mis dans le prochain colis: savon, chaussettes, quelques denrées en conserve, des livres (uniquement ceux ne pouvant pas donner d'indication en cas d'évasion), des cigarettes, du tabac,... Les produits emballés dans le colis ont bien évidemment dû être achetés avec des tickets de rationnement.
Les prisonniers n'ont pas la possibilité de conserver facilement leur correspondance vu leurs conditions de détention. Les lettres retrouvées aujourd'hui proviennent généralement du prisonnier. Mais de rares témoignages nous parviennent comme la lettre ci-dessous envoyée à un officier. Malgré le format non réglementaire (ajout d'un feuillet supplémentaire), la censure n'a pas arrêté la lettre. Notez également la présence de fleurs séchées au bas de la lettre.
Les colis et leurs contenus sont également règlementés. Afin d'informer les familles, des lettres types sont fournies en 1941 par les allemands. Celle-ci étant envoyées par les prisonniers eux-mêmes, c'est autant de nouvelles qu'ils ne peuvent donner... Dans une circulaire du 11 octobre 1940, les autorités allemandes indiquent que les prisonniers ont le droit à un colis de 5kg tout les 2 mois et à 1 de 1kg par mois, celui-ci pouvant être remplacé par deux colis de 500g.
A partir de la Libération, l'acheminement du courrier va se compliquer. La France étant progressivement libérée, la communication vers l'Allemagne sera bientôt interrompue. Il faudra alors attendre le retour au foyer.
Dans un premier temps, le volume de courrier n'est pas limité. Le 6 septembre 1940, une circulaire autorise les prisonniers français à correspondre sans limitation de volume. lls doivent envoyer des lettres ouvertes ou des cartes postales. La réponse des familles peut se faire sur papier libre mais des cartes réponses seront mises en vente dans les bureaux de postes dés le 23 septembre 1940. Toutes ces réponses doivent impérativement comporter le nom, le prénom du prisonnier ainsi que son grade, son numéro de prisonnier et le numéro de Stalag ou d'Oflag.
Pour mieux comprendre l'organisation de la détention, disons simplement qu'il existe au moins au moins quatre types de camps:
- les FrontStalags (camps de prisonniers situés à proximité du front)
- les Stalags (abréviation de Mannschafts-Stammlager) pour les sous-officiers et hommes de troupe.
- Les Oflag (abréviation d'Offizierslager) pour les officiers.
- Les camps disciplinaires tels que Rawa Ruska en Ukraine Bien évidemment, pour ce type de camp, la correspondance n'est pas autorisée.
Les camps sont identifiés de la façon suivantes:
Les Frontstalags sont repérés par des numéros. On trouve par exemple le Frontstalag 135 (Quimper), le 132 (Laval),le 181 (Saumur), ...
Les Stalags et Oflags sont répartis dans 17 régions militaires en Allemagne. Ils sont désignés par le numéro de leur région militaire écrit en chiffre romain suivi d'une lettre servant à différencier les camps dans une même région. Le Stalag IIID est par exemple situé à Berlin, le IIIB à Furstenberg et le VID à Dortmund et le VD à Strasbourg devenue ville allemande. L'Oflag IVC est situé dans la forteresse de Colditz.
Dans les articles 35 et suivants de la convention de Genève du 27 juillet 1929, il est précisé que la puissance détenant les prisonniers doit fixer le nombre de lettres et cartes postales que les prisonniers peuvent envoyer à leur famille.
Souhaitant garantir les droits des prisonniers, le service diplomatique français des prisonniers de guerre demande aux allemands d'accorder aux prisonniers français les mêmes droits que ceux accordés aux prisonniers allemands pendant le précédent conflit. Les allemands vont donc définir des règles strictes. S'il s'agit officiellement de répondre à une demande française (inutile à cette date), la mise en place de ces règles réponds à des impératifs logistiques évidents. D'après les estimatifs de 1947, le nombre de prisonniers français transférés dans les camps en Allemagne est de l'ordre de 1 580 000. Si chaque prisonnier écrit et reçoit une lettre chaque semaine, les réseaux allemands auraient été rapidement saturés.
Les allemands réduiront alors la correspondance à 2 lettres envoyées et 2 lettres reçues par mois. Chacune de ces lettres devant bien sûr être écrites sur format type sous peine d'être arrêtées par la censure.
Le premier courrier envoyé est fourni par les autorités allemandes. Il s'agit d'un avis de capture destiné à informer la famille d'un prisonnier de sa situation. Cet avis ne comportant pas les informations nécessaires à la correspondance, il s'agit seulement de rassurer ses proches.
Avis de capture d'un prisonnier arrivé en allemagne
Une fois arrivé en Allemagne, le prisonnier est officiellement enregistré par les autorités allemandes qui lui délivrent un numéro de matricule première étape vers la communication postale.
A partir du 1er Janvier 1941, les lettres et cartes envoyées par la famille doivent impérativement être rédigées sur des formulaires spéciaux envoyés par le prisonnier lui-même. De même, les colis ne sont envoyés que s'ils reçoivent l'étiquette standard. Ces formulaires sont achetés par le prisonnier en échange d'une monnaie de camp (reichmarks valables uniquement dans le camp).
A partir de Février 1941, les formulaires remis par les Allemands aux prisonniers comporte un système de carte réponse détachable ce qui simplifie l'expédition vers le prisonnier mais permet également de contrôler plus facilement le volume de courrier échangé.
Carte réponse vierge destinée à la réponse de la famille
Ces formulaires sont généralement remplis au crayon, l'encre étant interdite dans les camps, les allemands craignant la fabrication de tampons ou documents destinés aux évasions. Il convient d'être bref et de bien choisir ses mots. Les lettres ne contiennent en effet qu'une vingtaine de lignes et les cartes postales une dizaine seulement.
Globalement, le contenu des lettres est assez simple. On rassure la famille, on donne la date de la dernière lettre reçue et on indique que le dernier colis est bien arrivé. C'est également l'occasion d'indiquer ce qui doit être mis dans le prochain colis: savon, chaussettes, quelques denrées en conserve, des livres (uniquement ceux ne pouvant pas donner d'indication en cas d'évasion), des cigarettes, du tabac,... Les produits emballés dans le colis ont bien évidemment dû être achetés avec des tickets de rationnement.
Les prisonniers n'ont pas la possibilité de conserver facilement leur correspondance vu leurs conditions de détention. Les lettres retrouvées aujourd'hui proviennent généralement du prisonnier. Mais de rares témoignages nous parviennent comme la lettre ci-dessous envoyée à un officier. Malgré le format non réglementaire (ajout d'un feuillet supplémentaire), la censure n'a pas arrêté la lettre. Notez également la présence de fleurs séchées au bas de la lettre.
Les colis et leurs contenus sont également règlementés. Afin d'informer les familles, des lettres types sont fournies en 1941 par les allemands. Celle-ci étant envoyées par les prisonniers eux-mêmes, c'est autant de nouvelles qu'ils ne peuvent donner... Dans une circulaire du 11 octobre 1940, les autorités allemandes indiquent que les prisonniers ont le droit à un colis de 5kg tout les 2 mois et à 1 de 1kg par mois, celui-ci pouvant être remplacé par deux colis de 500g.
Carnet d'étiquette à coller sur les colis
Récépissé reçu lors de l'envoi du colis
Lettre type indiquant les contenus autorisés dans les colis
A partir de la Libération, l'acheminement du courrier va se compliquer. La France étant progressivement libérée, la communication vers l'Allemagne sera bientôt interrompue. Il faudra alors attendre le retour au foyer.